mardi 5 février 2013

Tri tragique à Lausanne

La Ville de Lausanne vient de décider officiellement le tri sélectif des déchets à partir du 1er janvier 2013. Pour ce faire, des sacs blancs -payants!- remplaceront les traditionnels sacs noirs. Certains cinéphiles se souviendront du film de Rolf Lyssy, Schweizermacher, où une candidate à la naturalisation suisse était blackboulée pour la raison qu'elle utilisait des sacs bleus, contrairement à ses voisins. Heureusement, elle épousait le plus séduisant des faiseurs de Suisses, interprété par l'excellent comique Emile, et devenait Suissesse quand même. Et na!
Cette référence culturelle nous  renseigne sur l'importance de la couleur des sacs destinés à recevoir les ordures ménagères. Cependant, il ne suffit pas d'être étranger pour se tromper de sac et de couleur. Les Lausannois, depuis un mois, ont de la peine à mettre leur "chenit" dans les sacs de la bonne couleur; Honte suprême, les Zurichois opéraient le tri sans problème, du moins tel était le cas en 2001 quand j'habitais Zurich. Zo, le Rösti graben ne laisse pas passer les bonnes initiatives écologiques?
Le chargé de la voirie lausannoise qui s'appelle Olivier Français (serait-ce un indice?) félicite les Lausannois de s'être vite adapté aux nouvelles règles. Manoeuvre psychologique d'encouragement réussie? Que nenni souligne le journal local (gratuit contrairement aux sacs!) Lausanne Cités. Il publie, en première page, sous la plume de son rédacteur en chef,  Philippe Kottelat, la photo que je vous joins sous le titre "LesLausannois sont-ils des cochons? Du présent de l'indicatif! même pas du conditionnel. C'est lui qui le dit, camarades. A nous, Fouquier-Thinville!
 En page 5 du même journal, figurent  sous le titre Des scènes indignes quatre photos, de la rue des Clochetons à l'avenue de Morges, où l'on peut observer à l'oeil nu des sacs poubelle (noirs!) dépassant des conteneurs. Le chapeau précise "La semaine dernière, certaines rues de Lausanne ressemblaient à s'y méprendre à celles de Naples". Le soleil en moins, sûrement... Et puis, je crois que le respectable rédacteur en chef n'a jamais fréquenté Naples un jour de grève du ramassage d'ordures... les conteneurs existent-ils encore à Naples? Ces barbares épigones d'empires qui démontaient pièce à pièce les chars d'assaut de leurs libérateurs américains se gênerait-ils pour si peu?
En tout état de cause, sachant que les lecteurs de mon blog sont des personnes sensibles, animés d'un vrai sens civique et écologique, je ne joins aucune des quatre photos de conteneurs cernés de sacs. Noirs!  Elles pourraient se révéler insoutenables. Je tiens à conserver mon quarteron de lecteurs fidèles vivants!
PS il y a seulement quelque jours, toute la Suisse romande s'est émue d'avoir trouvé un chiot, heureusement encore vivant, emprisonné dans un sac bien fermé. Il était pourtant blanc!
Je crains pour les jours de ma mère qui habite Lausanne.

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