mercredi 10 septembre 2008
Madeleines...
Décidément, je n’arrive pas à ne pas travailler. Après tout, c’est peut-être ma manière d’être au monde. Ce matin, sur Le Passeur, j’apprends que le matelot que j’avais toujours grand plaisir a saluer, un futur capitaine sur les bateaux de croisière est aussi un ancien éclairagiste. Bonjour, collègue. Salut l’artiste. Et quand je lui dis que je dois retourner pour une lecture à Paris, il me répond « Ah, vous retournez chez les fous ! » Merci, l’ami. Il sait de quoi il parle, il a été parisien. L’ennui c’est qu’ici, avec la mer pour horizon et le vent du large pour fidèle compagnon, on n’a pas de peine à rester sage, juste, naturel. Mais à Paris, à peine arrivée je deviens dingue parmi les dingues, cela doit être contagieux… Ensuite, visite chez Isabelle Pirot qui dirige avec Loïc Frémont les deux théâtres de Saint-Malo. J’adore la salle du Chateaubriand, un outil de travail plein de charme, intime, chaleureux. Bonne acoustique, ah comment faire autrement ? notre besoin de musique est insatiable. Isabelle me précise en riant qu’on entend aussi les mouettes, la grêle, la tempête. Isabelle n’a pas changé depuis le Lady Pénélope, le spectacle pépite d’or qu’elle interprétait après en avoir écrit avec David Pharao. Jeune critique à l’époque, j’avais été fascinée par la qualité de leur travail. Je suivais leur trajectoire faite d’humour et de poésie. Je ne suis pas étonnée que le grand Chaplin lui-même leur aura écrit, ému par Cassez le melon, un spectacle burlesque, fou, qui devait lui rappeler sa jeunesse. Cela tombe bien : Jea- Luc Schné, le co-auteur qui y jouait Mac Sennett est là aussi. Ils sont toujours passionnés, beaux, passionnants. Les heures passent sans qu’on s’en aperçoive, le plaisir de la reconnaissance est grand et la relève assurée : la fille d’Isabelle a rejoué « Lady Pénélope ». On échange nos livres, je devrais dire nos tapisseries.
Au retour, je croise un vol de pingouins, garçons et filles, élèves du lycée hôtelier tout proche. Ils en sortent par grappes, en uniforme, un uniforme qui ressemble beaucoup à celui que je portais au lycée Lazar de Bucarest et que toutes les costumières de New-York à Aachen, en passant par Paris et Saint-Etienne ont dû recréer puisqu’il était la tenue des personnages dans mes pièces Photo de Classe, Toujours ensemble ou Puck en Roumanie. Je les photographie, on échange deux mots puis ils partent se promener sur la plage. Quelle chance j’ai eue d’étudier uniquement dans des villes qui n’étaient pas au bord de la mer. Sinon, je n’aurais rien fichu. La mer m’aspire, elle sait tout. J’aurais été à son écoute. D’ailleurs j’y vais de ce pas, il reste un petit moment avant que le soleil ne se couche.
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3 commentaires:
J'ai trouvé votre blog....je le lirai tranquillement ce w.e !
bonne lecture alors,
anca
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